François Robichon de La Guérinière (1688-1751) est l'une des figures les plus influentes de l'histoire de l'équitation. Considéré comme le père de l'équitation, il a transformé la pratique équestre en un art subtil et méthodique, marquant son époque et laissant un héritage qui continue d'inspirer cavaliers et enseignants d'aujourd'hui.

Le Contexte Historique
Le XVIIIe siècle, également connu comme le Siècle des Lumières, est une période de grands bouleversements intellectuels, artistiques et culturels. Tandis que les philosophes comme Voltaire, Diderot et Rousseau redéfinissent les fondements de la société, les arts – qu’il s’agisse de la peinture, de la musique ou de l’équitation – participent à cette quête d’harmonie, de raison et de progrès.
La Révolution de La Guérinière
François Robichon de La Guérinière, nommé écuyer du Manège Royal des Tuileries en 1731, s’inscrit pleinement dans cet élan de progrès. Il révolutionne l’approche équestre en s’éloignant des méthodes brutales souvent employées à l’époque, pour privilégier une équitation respectueuse du cheval, basée sur la symbiose et la compréhension mutuelle.
Son ouvrage, "École de Cavalerie" (1733), est une contribution majeure à cet art en pleine transformation. Il y expose des principes fondamentaux, tels que la légèreté dans les aides et l’équilibre du cheval, mais aussi des exercices comme les épaules en dedans, véritable signature de l’équitation classique. Toujours pratiquées aujourd’hui, ces techniques illustrent la pérennité de sa vision éclairée.

Un Lien Direct avec l’Esprit des Lumières
La démarche de La Guérinière s’aligne parfaitement avec les idéaux du Siècle des Lumières. Publié en 1733, le traité "École de Cavalerie" de La Guérinière est bien plus qu’un simple manuel de dressage. Véritable encyclopédie de l’art équestre, il rassemble et structure les connaissances de son époque avec une clarté et une méthodologie qui rappellent les grandes œuvres des Lumières.
L'ouvrage détaille non seulement les exercices de dressage, tels que les épaules en dedans – une innovation majeure encore pratiquée aujourd’hui – mais il traite également de sujets variés comme la santé du cheval, l’entretien de ses pieds, et les principes d’une bonne équitation. Cette approche globale fait de ce traité un pilier de la littérature équestre, à la fois pratique et philosophique.
Diderot lui-même, en tant que rédacteur de l’Encyclopédie, a reconnu l’importance de cet ouvrage. Dans son projet visant à rassembler et à diffuser le savoir de son temps, il fait référence à La Guérinière et à son traité, soulignant ainsi son rôle central dans l’élaboration des connaissances équestres.
Les jeux équestre du XVIIIe Siècle
Les jeux équestres, sont à la fois des divertissements populaires et des démonstrations de maîtrise. Ces exercices, souvent spectaculaires, incluent des carrousels et jeu de la bague à cheval. Ils permettent aux cavaliers de montrer leur habileté dans un cadre festif et raffiné.
À cette époque, le Théâtre équestre commence également à se développer, mêlant la poésie et la mise en scène dramatique à des performances équestres.

Le Théâtre au Temps de La Guérinière
Pendant que La Guérinière perfectionne son art, la scène parisienne brille sous l'influence de dramaturges comme Voltaire et Marivaux, dont les œuvres captivent la cour et le public. Les comédies de Marivaux, pleines de finesse et d'ironie, explorent les relations humaines avec élégance, tandis que les tragédies de Voltaire exaltent des idéaux de grandeur et d'héroïsme.
Les opéras-ballets, tels que ceux de Jean-Philippe Rameau, dominent également les scènes, mêlant musique, danse et théâtre dans des spectacles somptueux. Les costumes, les décors et les chorégraphies rappellent l’importance de l’art visuel et du mouvement, des éléments qui trouvent des parallèles évidents dans les carrousels équestres.
De gauche à droite : Voltaire, Marivaux et Jean-Philippe Rameau
La Guérinière : L'Héritage d'un Visionnaire
En synthétisant la rigueur militaire et la grâce artistique, François Robichon de La Guérinière a défini les bases de l'équitation académique telle que nous la connaissons. Sa vision dépasse les simples techniques, s'inscrivant dans une quête plus profonde : celle de l’harmonie entre l’homme et le cheval.
À l’Ecole des Roys, nous faisons revivre l’héritage du XVIIIe siècle en nous inspirant de l’un des plus grands écuyers de l’histoire : François Robichon de La Guérinière. Son travail, qui a façonné l’équitation classique, est bien plus qu’une technique : c’est une philosophie de respect, d’élégance et de symbiose entre l’homme et le cheval.
Comme il le disait si bien, le cavalier accompli est celui qui incarne "le bel homme à cheval" – un modèle de finesse, de maîtrise et de grâce. C’est toute cette vision que nous souhaitons partager avec vous.
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